PROJETS ARTISTIQUES
portraits sans visage
2000
série de photos
les visages ne sont pas développés, les négatifs sont détruits.
la photographie perd son motif, sa « mission », montrer le portrait d’une personne.
alors que reste-t-il de cette image si elle perd le but de son action,
ce pour quoi elle est censée être produite ?
yûgen concept esthétique visant à donner aux choses une apparence de mystère, d’élégance, de charme et de tristesse mujô impermanence de toute chose. concept bouddhique selon lequel tout ce qui vient de l’existence doit nécessairement, un jour ou l’autre, dépérir et disparaître. ce concept fut largement accepté dans la plupart des domaines de la pensée japonaise et est sous-jacent celle-ci. yojô concept esthétique qui se développa dans la poésie de waka et qui voulait que les sentiments ne fussent pas exprimés ouvertement, mais seulement suggérés par une allusion, un objet, un paysage. sabi concept esthétique qui se développa pendu tua période de muromachi consistant à donner plus d’importance à la sobriété et à la simplicité qu’à une apparence brillante. comporte également un sentiment de solitude (sabishi), de désolation (susabi) et de sereine résignation. |
tableaux-minute
2000
performance / peinture (triptyque)
poska sur acrylique (60 x 60 cm)
écrire le temps aussi rapidement qu’il passe, durant 60 secondes :
écrire les secondes les unes après les autres, les unes sur les autres. l’échec est considéré si l’écriture atteint une seconde de retard par rapport au métronome placé à côté.
3 tentatives, 3 échecs.
endurances
2000
installation
(diptyque vidéo 25 min / photographie 174 x 50 cm)
une vidéo sans image, juste le bruit des pas sur le sol et le son du souffle. une représentation virtuelle et mentale, proche d’une image fantasmée.
une photographie effectuée durant le même moment, en pose longue (25 min). lors du tirage, le papier aux dimensions automorphiques a subi cette durée d’exposition. Une abstraction dont la matérialité est objective.
ajt
2003
vidéo (boucle)
superposition de photographies en poses d’une longue et de pistes sonores d’un journal télévisé.
tantale
2003
vidéo (boucle)
un flux continu d’interstices publicitaires,
un entre-deux où l’image persiste encore sur la rétine et l’esprit.
la comédie l’attente de la réalisation et de la satisfaction du désir, qui n’arrive jamais, renvoie l’individu à la vanité de sa condition et maintient ses aspirations dans le vide. dès lors, il se demande comment « occuper sa vie » (voire « la réussir ») puisqu’il se retrouve confronté à la vanité de ses désirs : vivre devient faire une expérience sans objet, dans l’ennui. vivre devient survivre, puisque l’homme moderne n’est réduit qu’à cela ; même sa conscience de la mort a été aseptisée. le refus de mourir engendre l’instinct de survie, lequel engendre à son tour la volonté de s’occuper, de fuir l’instant ou de le vivre dans toute son intensité : on fait « comme si » ! on se joue la mauvaise jeu sartrienne, un jeu dont l’absurdité ne nulle part, comme sisyphe remontant sans cesse son rocher. ce « jeu-survie » est semblable au habèl (« fumée », « vapeur « , « haleine »…) dont il est question dans la bible. d’autant que le monde est devenu une machine à produire ces habèls. personne ne nous contraint à en produire, mais nous nous les infligeons malgré nous, dans un monde hyper-organisé. l’homme fait de ce monde une aya (de plus en plus virtuelle) et en devient lui-même un habèl dans un habèl, chacun nourrissant l’autre. |